Ma participation à " Un lundi parmi tant d'autres . " chez Zaza et Chrys .
Le thème du jour : Un petit coin de France .
Celui
où vous vivez, où vous avez grandi, où vous aimeriez vivre...
Découvrons
ensemble nos régions!
A choisir, je préfère " le Sud "...
Et pourquoi pas près de la mer !
Et dans une belle Villa, s'il vous plait .
La Villa Noailles à Hyères .
L'ESPRIT DU LIEU
La Villa Noailles était hier moderne et avant-gardiste, à la pointe de l'innovation, avec effervescence. Elle fête
aujourd'hui les arts de la mode qui la font revivre. Mais on ne retourne pas à la case " départ " . On avance seulement dans la pensée du naufrage. Comme en tout ce que la poésie habite, sa
lumière fut intense et brève, et ses figures fugitives. Assez pour que les artistes s'y sentent toujours bien. Jeunesse et création y sont encore chez elles, avec la porte ouverte à
l'improvisation, l'impatience et l'insoumission. Fidèle à son esprit, elle tend au meeting permanent. Pour ne pas mourir, ce n'est pas une institution.
vue du jardin moderne de Gabriel Guevrekian, 1928, sculpture en bronze "La joie de vivre" de Jacques Lipchitz. photo : Thérèse
Bonney
Et les arts de la mode fêtent à leur tour la Villa Noailles qui s'expose à eux.
Stylistes, designers, photographes, et puis des architectes, et la musique avec, font alliance à Hyères ; et alors ils jouent, lancés comme les dés du poème de Mallarmé dans des circonstances
éternelles, et fatalement tombent sur la question même de l'existence et du réel, celle de Kafka dans le Château : (Que saurions-nous construire d'autre ?).
Car la Villa Noailles, justement nommé Château du dé par Man Ray, offre à
tout visiteur de faire avec elle l'expérience du hasard. Hasard dont la perception fait aussitôt voler en éclats, et principalement de rire, les discours convenus sur le sujet - il y avait des
mécènes donc, ils aimaient le cinéma donc, l'architecte était moderne donc - et renvoie chaque chose d'ici à sa pure présence que nulle causalité n'explique plus. A la manière d'une œuvre d'art,
quand elle surgit pour la première fois, et qu'elle brille soudain, la Villa Noailles fait s'ouvrir les yeux endormis. Et devant eux défilent alors à la vitesse de l'instant la configuration des
lieux, la vie si courte qu'on y mena et ses passions précipitées, la fin si proche de l'aventure, dans un mouvement qui continue d'emporter les artistes venus à elle, hors des bons chemins qui
n'existent pas, et leur donne la force d'y aller quand même. Jamais elle n'est davantage qu'à ce moment, telle la poésie selon André Breton, bouée phosphorescente dans le naufrage. - François
Carrassan
http://www.villanoailles-hyeres.com
Et, tant qu'à faire , quand je serais grande, je ferais " mécène " ...
Exposition permanente: Charles et
Marie-Laure de Noailles, une vie de mécènes,
à partir du 8 octobre 2010
en savoir plus
Charles et Marie-Laure de Noailles, capture du film "Biceps et bijoux", 1928, réalisation : Jacques Manuel, CNAC-archives du film